Martine Vassal, la présidente du Département des Bouches-du-Rhône, Dominique Bussereau, le président des départements français et Gérard Larcher, le président du Sénat, ont ouvert à la Criée jeudi 19 octobre le 87e congrès de l’Assemblée des départements de France. Ils sont tous les trois dénoncé, tour à tour, la méthode du gouvernement sur la réforme territoriale.
« Le renouveau de la démocratie il a commencé par deux deux structures, le département et la commune. » Gérard Larcher, le président du Sénat a conclu la première matinée du congrès de l’assemblée des départements en citant Mirabeau et en reprenant les accents de 1789. Il s’agit pour tous de défendre le rôle de proximité du conseil départemental et des communes face à des métropoles jugées trop déconnectées des réalités. Après les espoirs suscité par la conférence nationale des territoires en juillet dernier, c’est en effet la déception, voire la colère qui domine désormais chez les élus des collectivités locales.
Emmanuel Macron avait pourtant lancé aux élus locaux son « pacte girondin » avec la volonté d’être à l’écoute des besoins des territoires et des spécificités locales. Las, pour Dominique Bussereau « l’été a été meurtrier » entre nouvelles coupes sur les dotations et la décision brutale de supprimer les emplois aidés. Le contrat de confiance avec les territoires semble très dégradé, à l’instar de la rupture observée lors de la récente réunion des présidents de Régions.
Il faudra beaucoup de capacité de conviction au Premier ministre pour inverser la tendance. Après le ministre des territoires Jacques Mézard (voir le discours ci-dessous) jeudi après-midi, Edouard Philippe, interviendra à midi vendredi, en clôture du congrès de Marseille. Les Départements attendent des réponses sur nombreux points, notamment sur le financement de l’aide aux mineurs étrangers isolés (un milliard d’euros assumés par les Départements cette année comte tenu de l’afflux migratoire).
[Direct] @Dbussereau : “Attention. #Marseille c’est chaud… nous attendons des réponses de la part du 1er ministre” #CongresADF pic.twitter.com/wsjEmRtN7V
— Gomet’ (@Gometmedia) 19 octobre 2017
Touche pas à mon département
Autres sujets majeurs de préoccupation : le financement et l’organisation des aides sociales ou encore sur l’adaptation de la loi Notre. « Nous voulons plus de souplesse » a redit Dominique Bussereau tandis que Martine Vassal plaidait pour « un droit à l’expérimentation ». Mais pour tous, une chose est claire, c’est « Touche pas à mon département » socle de la proximité et de la solidarité locale, et haro sur le « machin » métropolitain…
REPERE
Martine Vassal : « Il semble que les préoccupations des Départements aient été entendues »
Martine Vassal a réagi en fin de journée au discours tenu dans l’après-midi par le ministre Jacques Mézard. Voici son communiqué. « En accueillant le 87ème Congrès des Départements de France, les Bouches-du-Rhône prennent une nouvelle dimension. Depuis deux ans, nos résultats dans de nombreux domaines (l’emploi, la culture, l’éducation, le numérique…) ont démontré que notre Département était innovant et à l’écoute des préoccupations des Provençaux. Son utilité n’est plus à démontrer.
A ce titre, j’ai interpellé à plusieurs reprises le Gouvernement afin de montrer combien les Départements sont nécessaires et utiles pour le bon fonctionnement de notre pays. Le Ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a déclaré aujourd’hui, pendant nos travaux, que le Président de la République ne souhaitait pas imposer la fusion aux Départements, ni engager un nouveau “big bang” territorial. Nous avons plus que jamais besoin de stabilité pour agir efficacement au service de nos habitants et de nos territoires. Il semble que les préoccupations des Départements aient été entendues. C’est un premier pas vers une confiance renouvelée entre l’Etat et les départements. J’attends que le Premier Ministre confirme demain, à l’occasion de son déplacement, la position exprimée par Jacques Mézard. Je souhaite également que le chef du Gouvernement nous apporte des réponses très claires sur le financement des allocations de solidarité et sur la prise en charge des mineurs non accompagnés. »DOCUMENT SOURCE
Le discours du ministre Jacques Mézard au Congrès de l’ADF de Marseille jeudi 19 octobre après-midi