Le collectif « Eau bien commun Paca » tire la sonnette d’alarme sur le fait que la question de l’eau, dans son ensemble, ne soit pas à l’ordre du jour de la Cop21. Et pourtant le sujet est brulant dans notre région.
Il y a quelques personnes pour qui la Cop21 laisse dores et déjà un goût amer. Bernard Mounier, le Président du collectif « Eau bien commun Paca », en fait partie. Ce collectif regroupe des associations et des partis politiques de gauche sur la question de la gestion de l’eau dans la région. En lisant le programme des négociations du grand sommet sur l’avenir du climat qu’accueille Paris, Bernard Mounier a donc constaté ce qu’il redoutait. L’eau et les questions qui gravitent autour de ce sujet pourtant essentiel, selon lui, sur l’avenir du climat n’ont pas leur place. Contrairement aux émissions de CO2 et de gaz à effet de serre.
L’oubli est fâcheux estime Bernard Mounier « cette question ne sera pas abordée dans la négociation officielle ». Il ajoute : « Il faut savoir que la situation d’accès à l’eau potable est déplorable dans les pays pauvres et cela va s’accroitre encore. La question de l’eau n’est pas traitée alors que tous les bouleversements que nous allons connaître dans le climat vont dépendre de la gestion des masses d’eau et des flux. Les sécheresses et les épisodes de pluies intenses vont se multiplier et vont nous affecter dans notre vie. C’est par là aussi que le changement climatique se manifeste. »
Le collectif explique que les trois quarts de la consommation de l’eau à Marseille mais aussi dans l’ensemble de la région proviennent de la Durance et du Verdon. Un système qui manque cruellement de canaux et d’équipement pour faire face aux prochaines pluies diluviennes que les changements climatiques ne risquent que d’intensifier.
« C’est volontaire ! »
Sur ce sujet, cette absence, le collectif ne se fait aucune illusion. « Ce n’est pas un oubli. C’est volontaire ! Les Etats se focalisent sur les émissions de gaz. Les autres éléments ne sont pas traités car cela remet en cause notre système économique et social. Car aborder le problème de l’eau, ajouter Bernard Mounier, c’est parler de la vision de la ville, de la présence de l’eau dans la ville, dans la terre… ». Voici le lien tout naturel avec la ville de Marseille qui selon le collectif ne remplit pas ses missions de gestion de l’eau. Le problème se résume, selon le collectif, aux méthodes d’évacuations des eaux de pluie et le « tout à l’égout ».
« A Marseille, souligne Bernard Mounier, l’évacuation des eaux de pluie se fait par le tout à l’égout. On pourrait prévoir et créer des emplois utiles pour faire infiltrer cette eau pluviale dans la terre au lieu de l’envoyer dans des égouts qui débordent. La métropole va se développer mais il faut la végétaliser avec un système où l’eau peut s’infiltrer. Marseille, telle qu’elle a été voulue depuis 60 ans, est un scandale. On coupe des arbres, on bétonne, alors qu’il faudrait adoucir, atténuer l’ilot de chaleur urbain. Il est important de prendre des mesures pour améliorer le climat de la ville et atténuer le changement climatique à Marseille. »
« Le Vieux-Port, exemple de ce qu’il ne faut pas faire »
Pour le président du collectif, le Vieux-Port à Marseille concentre à lui seul l’absence de végétation et donc des atouts que celle-ci peut avoir sur les changements climatiques :
La déclaration du collectif « Eau bien commun Paca » :
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