Et si le prochain Google surgissait du terreau d’Aix-Marseille ? C’est l’ambition officiellement assumée par les acteurs économiques et politiques du territoire, à l’occasion de la World Smart Week, consacrée aux technologies et organisée du 22 au 25 septembre 2014 au Palais du Pharo, à Marseille. Les élus, avec en tête d’affiche Thierry Sperling et Dominique Tian, adjoints au maire de Marseille, Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-en-Provence et présidente de la communauté d’agglomération du Pays d’Aix (CPA), et Guy Teissier, président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), ont présenté leur candidature finalisée au label « Métropoles French Tech », mardi 23 septembre 2014, après avoir déposé une première version de leur projet commun le 19 mars dernier.
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Sur le devant de la scène, les élus ont pu compter sur l’implication des neuf porteurs de projets identifiés pour accueillir les accélérateurs, campus ou autres dispositifs destinés à accompagner les start-up locales existantes et futures. Ce consortium est également soutenu par le Conseil général des Bouches-du-Rhône, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Provence promotion, le Pays d’Aix développement ou bien encore… la Mission métropole. Un affichage qui ne semblait hier encore que peu probable. Il suffit pour s’en rendre compte de remonter le temps.
Histoires parallèles : French Tech et candidature d’Aix-Marseille
La candidature d’Aix-Marseille n’a pas toujours été commune. Et le label national n’a pas toujours été French Tech. En 2013, Aix-en-Provence, la ville de Marseille et MPM envisageaient de déposer trois projets différents à l’obtention du label ministériel lancé en février de la même année et alors intitulé « Quartiers numériques » : la ZAC de la Constance, le Pôle média de la Belle de Mai et le Technopôle de Château-Gombert se voyaient déjà en fer de lance de leur localité respective. Des espérances qui, à l’heure de l’officialisation de la candidature finale, un an après ses jeux très personnels, n’ont pas totalement été enterrées. Les trois sites y deviennent en effet des infrastructures stratégiques susceptibles d’accueillir les « forces vives » déployées en faveur du numérique sur le territoire.
Ce changement de paradigme, de chacun pour soi à tous pour un, a été indirectement facilité par la mutation des « Quartiers numériques » en « Métropoles French Tech ». Contrairement à l’idée originelle, le label, finalement initié entre le 27 novembre 2013 et le 29 janvier 2014, a encouragé la mutualisation des énergies et des compétences à l’échelle des territoires. Il permettra aux territoires concernés d’intégrer une communauté d’intérêt, de profiter de son écosystème et de son rayonnement international. Les acteurs privés basés sur ces espaces-là, entrepreneurs et structures d’accompagnement des projets innovants, pourront directement profiter des quelques 200 millions d’euros directement débloqués par l’État, via la Banque d’investissement public (BPI) et la Caisse des dépôts. Reste à connaître le nombre des métropoles labellisées pour savoir en combien de parts sera partagé ce gâteau financier.
Découvrez les dates clés de la mission nationale French Tech et de la candidature d’Aix-Marseille au label associé :
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(Captures d’écran : Aix-Marseille French Tech)
Le label « Métropoles French Tech , créé suite à une initiative gouvernementale pilotée par Fleur Pellerin, alors ministre déléguée auprès du ministère du Redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique, s’inscrit au sein d’un concept plus large, financé dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir : cette mission nationale se donne pour objectif de « construire un grand mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement international des start-up numériques françaises ».
Depuis avril 2014, c’est Axelle Lemaire, la nouvelle secrétaire d’État dédiée à l’économie numérique, reconduite en septembre 2014 après la démission du gouvernement, qui a été chargée de poursuivre la mise en œuvre de cette ambition alors fixée par Fleur Pellerin. Pour ce faire, elle a détaillé sa feuille de route, lors du conseil des ministres du 3 septembre 2014. De nouvelles pistes y apparaissent, en complément des mesures déjà identifiées dans le dossier de présentation de la mission nationale French Tech :
– déblocage de 15 millions d’euros consacrés à la promotion à l’international des startups ;
– lancement des « jeudigitaux », rendez-vous mensuel entre la secrétaire d’État et les acteurs économiques ;
– création d’un « French Tech Ticket » pour favoriser l’implantation d’initiateurs étrangers ;
– lancement d’une concertation jusqu’en janvier 2015 sur les enjeux du numérique avant, enfin, un projet de loi dont Axelle Lemaire espère qu’il sera débattu au Parlement lors du premier trimestre 2015.
D’ici la fin octobre 2014, le comité international de sélection donnera son avis sur les premières candidatures reçues. Suivront un an de phase d’expérimentation puis trois ans de phase de consolidation du label.
Aix-Marseille : des atouts à faire valoir
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« Je fonde des espoirs formidables dans ce grand projet (…). Nous réussirons ensemble avec nos complémentarités et nos différences », a lancé Maryse Joissains-Masini, à l’occasion de la présentation officielle de la candidature d’Aix-Marseille. Et la maire d’Aix-en-Provence a de quoi s’enthousiasmer pour une ambition qui dépasse les contours de son Pays d’Aix : avec huit pôles de compétitivité, 40 000 salariés, 7 000 entreprises et huit milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le numérique et l’opération Euroméditerranée, première université francophone du monde, le territoire disposait déjà d’un fort potentiel dont les acteurs économiques politiques se sont finalement emparé pour monter le projet communiqué au jury. Il s’appuie à la fois sur neuf porteurs de projets tels que Gemalto ou Jaguar Network ; sur des investisseurs, parmi lesquels P. Factory et Netangels ; sur trois sites innovants (Pôle média de la Belle de Mai avec les projets de TelFrance et Stardust, Luminy avec Kedge et la ZAC de la Constance avec Voyage Privé) ; et enfin, sur le projet de campus numérique aixois The Camp, basé à l’Arbois.
Une quinzaine d’autres projets auraient jusqu’alors été déposés en vue de l’obtention du label. En attendant les premiers avis du comité international de sélection fin octobre, les acteurs de cet écosystème naissant, désormais partie prenante d’une même ambition sur le territoire d’Aix-Marseille, se retrouveront dès le 4 octobre pour les French Tech Weeks : les professionnels mondiaux du secteur du numérique y présenteront pendant deux semaines les nouvelles tendances et y recruteront aussi leurs futurs employés.