Tout le monde connaît à un moment ou un autre le calvaire des embouteillages, et aux heures de pointe un simple trajet de quelques kilomètres peut se transformer en épopée interminable. L’une des solutions pour désengorger les routes et notamment les autoroutes : des voies réservées aux cars ou encore aux bus à haut niveau de service (BHNS). Sur les autoroutes, c’est une voie supplémentaire de circulation créée en utilisant l’espace de la bande d’arrêt d’urgence. C’est précisément ce qui a été réalisé sur un tronçon de l’A51, en 2015. Une expérimentation sur 1,4 kilomètres dans le secteur de Plan-de-Campagne, dans le sens Aix-Marseille.
Ce sont plus de 200 voyages par jour qui sont effectués sur cette autoroute par les bus de la Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône ou par des navettes qui relient Marseille aux Milles, ou encore Jas-de-Bouffan à la Tour CMA-CGM. Un flux important de circulation qui a permis d’être fluidifié. La bande d’arrêt d’urgence a été élargie à 3 mètres pour permettre aux bus d’avancer quand les voitures sont arrêtées, notamment aux heures de trafic dense. Une voie dédiée qui permet un gain de temps : la création de la première voie de bus avec l’arrivée à Saint-Charles a permis de gagner dix minutes sur un trajet de 30 kilomètres qui dure entre trente minutes et une heure selon la circulation, entre Aix et Marseille. Le couloir dans le secteur de Plan-de-Campagne, lui, 5 à 10 minutes de moins. Un dispositif qui a démontré son efficacité, sur des tronçons particulièrement congestionnés.
Face à ce constat positif, le mois dernier, la deuxième phase du projet a été lancée, avec l’aménagement de la bande d’arrêt d’urgence en voie réservée sur 1,7 km entre la bretelle de la RD6 provenant de Gardanne et la sortie Plan-de-Campagne. Une opération menée par la Métropole Aix-Marseille Provence et qui s’inscrit à l’Agenda de la mobilité métropolitaine, en partenariat avec la Direction départementale des routes (Dirmed), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), la Région et le Conseil départemental. Les travaux en cours actuellement nécessitent la démolition et la reconstruction du terre-plein central, ainsi que la mise en place de deux portiques de signalisation. Le chantier devrait être terminé dans le courant du mois de janvier. La troisième étape suivra en 2017 jusqu’à la jonction de l’autoroute A7. L’année d’après, c’est l’entrée d’Aix, qui sera concernée, l’une des voies les plus encombrées.
Autre concept pour améliorer la fluidité de la circulation et rendre les transports en commun plus efficaces : le bus à haut niveau de service (BHNS). C’est une nouvelle génération de matériel de transports collectifs qui allie les avantages du tramway à la souplesse de circulation des bus.
A Marseille, sur les trois lignes de BHNS qui doivent être créées, deux fonctionnent déjà. La B2 qui relie Bougainville à Saint-Antoine, soit un parcours de 11 kilomètres. Avec plus de 2 millions de passagers par an, c’est la deuxième ligne du réseau marseillais en termes de fréquentation.
Depuis septembre 2014, le BHNS circule sur la ligne B3a entre Saint-Jérôme et le métro Malpassé, et la B3b, entre le technopôle de Château-Gombert et le métro la Rose et bénéficie d’une voie de circulation réservée qui lui permet d’assurer une rapidité de service. Quant à la B1, entre Castellane et Luminy, elle voit les bus emprunter, depuis 2013, les voies réservées du Prado et du boulevard Michelet. Une autre partie, comprise entre le rond-point de Mazargues et celui de Luminy est actuellement en chantier. Les travaux ont démarré en janvier dernier. Cette portion sera à 90% en site propre dans un sens et 70% dans l’autre. Cette ligne entre Castellane et Luminy est la plus fréquentée du réseau RTM. Chaque année, ce sont 5,2 millions de voyageurs qui parcourent ces kilomètres à bord d’un bus.
C’est vers l’utilisation généralisée, associée à d’autres modes de transports qu’entend poursuivre l’Agenda de la mobilité métropolitaine, grâce au développement de ces lignes Premium urbaine. Dans cette perspective, le bus à haut niveau de service, baptisé Zenibus, par ceux qui l’utilise, et qui dessert actuellement Marignane, Saint-Victoret, Vitrolles et les Pennes-Mirabeau, sera prolongé vers l’ouest, vers le pôle d’activité des Florides. Il s’étendra aussi vers l’est, vers Plan-de-Campagne. Il passe par les principaux points névralgiques de ces quatre villes et dispose de 33 stations accessibles aux handicapés. Il permet à l’heure actuelle aux 33 000 habitants de cette zone de la métropole de se déplacer plus facilement mais aussi de relancer l’attractivité économique des zones d’activités, et même l’emploi. Dans le cadre du projet Cap Horizon, le BHNS desservira également la gare de Vitrolles aéroport-Marseille-Provence (Vamp) afin de favoriser la chaîne de mobilité qui fait défaut autour du pourtour de l’étang de Berre.
Dans certaines communes comme à Aix-en-Provence, des couloirs de bus ou en « sites propres » ont été aménagés pour éviter le trafic routier et circuler à une vitesse permettant le respect de la fréquence et des horaires. Plus d’une dizaine existent, ouvertes également aux vélos dans certains cas.
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Reportage réalisé en partenariat avec la Métropole Aix-Marseille-Provence