Alors que l’une des mesures phrases du président de la République repose sur la réforme du code du travail, pour GoMet’, Rémy Bracq évoque la montée en puissance du contrat à durée indéterminée intérimaire. UN succès dans les agences Manpower marseillaises.
Quels sont les contours de ce contrat à durée indéterminée intérimaire? Est-il à l’avantage du salarié ? Suffisamment protecteur ? Autant de questions auxquelles répond pour Gomet’, Rémy Bracq, vice-président de Face Sud Provence et directeur secteur Aix-Marseille Manpower.
Veiller à améliorer l’employabilité des salariés
Le CDII a été créé il y a trois ans pour sécuriser les parcours professionnels. Pour le vice-président de Face Sud Provence, « on répond à nos salariés intérimaires. Ce contrat leur permet de mieux appréhender cette sorte de précarité qu’ils pouvaient ressentir avec un statut d’intérimaire classique. »
L’agence Manpower, qui fête cette année son 60e anniversaire, a déjà fait signer 105 de ces contrats depuis le début de l’année rien qu’à Marseille, « avec comme objectif de doubler ce chiffre en 2018, et d’en signer 300 en 2019 », annonce Rémy Bracq. Ce contrat touche la plupart des marchés du travail : les banques et assurances, le commercial, la grande distribution, l’ingénierie, le bâtiment… « L’idée est de former à d’autres compétences, pour que les candidats répondent à un plus grand panel d’entreprises », concède le directeur du secteur Aix-Marseille Manpower, qui ajoute que « les publics sont très variés. Des personnes sont venues nous trouver alors qu’elles étaient à deux ou trois ans de la retraite, et qu’elles avaient besoin qu’on sécurise leur parcours. On a aussi des jeunes qui souhaitent démarrer une construction de projet professionnel et qui ont besoin d’un minimum de sécurité pour construire leur vie. C’est très varié, autant dans l’offre que dans la demande. »
Quid de la rémunération?
Le CDII garantit un revenu mensuel dès lors que le salarié est en intermission. « On se substitut aux Assedic. On permet aux salariés d’accomplir une variété de missions pour qu’ils puissent construire, créer leur parcours professionnel. On veille à améliorer leur employabilité », affirme Rémy Bracq.
Le montant de la rémunération est basée sur le Smic pour un employé, majoré de 5 % pour les assimilés cadres, et de 10 % pour les cadres. « L’idée est de proposer très régulièrement du travail dans le respect des compétences des personnes. On leur demande au moment de la signature du CDII de nous déclarer trois domaines de compétence. Et on leur demande aussi une mobilité de 50 kilomètres autour de leur domicile. »
Forcément, si l’appellation « CDI » existe, accoler à « intérimaire » pourrait constituer un obstacle presque discriminatoire pour celles et ceux qui en bénéficient. Mais M. Bracq rappelle que ce contrat offre de réelles garanties, et va même au-delà : « La seule notion différente est que le temps de leur mission, dans une entreprise utilisatrice, les salariés vont dépendre de la convention collective de cette dernière. Ça reste bel et bien un CDI. Et nous avons un certain nombre de sécurités ! On peut se prêter caution pour un logement, financer des prêts à la consommation également. Si un salarié rencontre des difficultés, nous sommes là pour l’accompagner dans ses démarches. » L’intention est presque paternelle.
Aujourd’hui, les cinq agences marseillaises Manpower proposent environ 400 offres d’emploi. « 10 % des offres ne trouvent pas preneur régulièrement, soit une quarantaine », concède Rémy Bracq.
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