La première pierre du Campus A a été posée le 26 septembre au cœur d’Euroméditerrannée. Vitrine de la formation et des métiers innovants en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, c’est aussi un établissement à la conception architecturale alliant performances énergétiques, confort d’utilisation des locaux et facilité de maintenance et d’entretien.
L’établissement régional d’excellence de l’apprentissage, qui verra le jour en 2020 au cœur d’Euroméditerranée, regroupera sur un même site plusieurs CFA, et proposera une offre d’hébergement, un gymnase et un espace restauration. C’est cette spécificité qui a séduit les agences d’architectures toulonnaises TVAA (Thierry Van de Wyngaert et Véronique Freigel) et D+P (Jean-Louis Duchier et Nicolas Pietra). « C’est vertueux et exemplaire pour nous architectes, puisqu’on a à la fois, des bureaux, un gymnase, une cantine, une salle de restauration, une bibliothèque, des salles de cours et des ateliers pour les différents métiers, confie Thierry Van de Wyngaert, dont le cabinet a été retenu pour la réalisation du volet formation. On a donc des échelles architecturales extrêmement diverses et ce que l’on a voulu faire par notre projet, c’est justement d’identifier par l’architecture, par la position des façades et des volumes, ces différentes fonctions. ».
En effet, la fonctionnalité globale du projet porté par cette agence, sa qualité architecturale, son coût, son insertion dans le paysage urbain et l’intégration des principes du développement durable répondent pleinement aux critères du cahier des charges d’Euroméditerranée et de la Région.
Sur plus d’une centaine de dossiers, cinq ont été retenus et présentés devant un jury au mois de juin 2015. Sur cinq réponses très différentes d’un point de vue architecturale, leur projet a été choisi à la quasi-unanimité « donc ça aussi c’est important. C’est un projet qui a fait consensus, on l’a ressenti pendant toutes nos études, pourvu que ça dure… », sourit l’architecte, qui a visiblement été inspiré. Fils de directeur de CFA, il a passé son enfance dans les ambiances de tailleurs de pierre, et de maçon… « J’ai dû avoir une aide du ciel ».
Aide du ciel ou pas, le projet le tutoie puisque le programme a été soulevé « le plus haut possible dans le ciel de manière à mettre en relation l’espace public, les rues, avec l’intérieur d’îlots pour que de ce petit campus, quand on est à l’intérieur, on sache très bien ce qu’il se passe dehors. En réalité, c’est une micro-ville avec la vue sur la Bonne – Mère et la lumière du sud… »
Au rez-de-chaussée, le long du viaduc où il a été identifié un problème de gêne, sera construit le gymnase,
« puisqu’il n’y a pas besoin d’avoir de vue naturelle ». Plus haut, le choix a été fait d’installer des bureaux. Près de zones de livraisons, qui comptent également moins de logements seront implantés les espaces « plus bruyants » comme la cour de service, les ateliers pour les tailleurs de pierre, etc…
Le projet revêt également une dimension environnementale et de développement durable. « C’est l’une des autres spécificités du projet », poursuit Thierry Van de Wyngaert. Une exigence urbaine et paysagère qui répond aux règles d’urbanismes d’Euroméditerranée, telles que les règles d’alignement, la nécessité d’avoir des plantations étaient très importantes. On avait l’obligation sur chacun des deux îlots d’avoir 20% de surface de la parcelle en terre naturelle, ça veut dire que toutes les questions de l’eau, de la pluie, de l’érosion de la nature en ville sont prises en compte dans ce projet ».
Le cabinet TVAA a notamment réalisé il a quelques années à Marseille, le commissariat de police du secteur Nord, de 5 900 m2 et d’un montant de 6,9M€. Aujourd’hui, Thierry Van de Wyngaert est ravi de revenir à Marseille pour un tel projet. « Je suis fier, car j’ai l’impression que ce bâtiment va vraiment servir à quelque chose et pour les architectes il n’y a rien de plus merveilleux ».