A peine élue, déjà à l’Elysée. Dans le cadre du remaniement ministériel, la toute récente députée de la 3e circonscription du Vaucluse (50,67% des voix), Brune Poirson (LREM) a été nommée secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, en charge de la transition écologique et solidaire.
Le 1er septembre, elle aura 35 ans. Et sa fille de 2 ans devrait avoir oublié la varicelle printanière. Fin visage en ovale allongé, regard sombre et cheveux noirs, cette jeune élue ressemble à du Modigliani. Gagnante dimanche à Carpentras, au second tour des législatives, Brune Poirson, au prénom si justement choisi, n’aura guère eu le temps d’enfiler son écharpe tricolore de députée.
Hier, en ce jeudi post-électoral, sa longiligne silhouette s’est affiché au conseil des ministres de la République, aux côtés de messieurs Macron, Philippe et Hulot. C’est précisément auprès de ce dernier, en charge de la transition écologique et solidaire, qu’elle doit désormais mobiliser toutes ses compétences.Et a priori, elle en a.
Couloirs de Westminster
Née à Washington, elle suit une scolarité initiale à Apt, capitale mondiale du fruit confit. Admise ensuite à Aix-en-Provence, pour y découvrir les sciences politiques – elle profite d’un échange avec la London School of Economics, et s’installe outre-Manche. Une députée travailliste britannique a besoin d’une assistante, ce sera miss Poirson.
Première opportunité de comprendre, de l’intérieur, comment se fabriquent les lois, quels sont les rouages et subtilités du fonctionnement du pouvoir. Il est de pires choix que le coeur du parlement anglais, au pied de Big-Ben.
De Londres, la jeune bilingue est expédiée vers New Delhi. Tantôt comme activiste associative, tantôt mandatée par une agence publique, ou encore salariée du privé, Brune Poirson passe presque dix ans en Inde, avec l’idée que même les plus pauvres habitants des bidonvilles ont droit à de l’eau, saine et potable. Encore faut-il équiper les infrastructures et bien gérer la ressource.
Premier mondial
La firme Veolia, (ex Vivendi, ex Compagnie des eaux), leader mondial des services urbains, propulsera la vauclusienne à la direction du développement durable de sa filiale indienne, jusqu’en 2014. Tout ne sera pas ici parfaitement réussi. Sans renoncer à ses engagements de dimension internationale, notamment avec l’ancien patron de la diplomatie mitterrandienne, Hubert Vedrine, la curieuse nomade part ensuite à Boston, mener des recherches en innovation sociale. Elle est mariée.
La niaque
De retour en France, elle crée son auto-entreprise, d’expertise sur la responsabilité sociale et environnementale des sociétés. Et, comme elle garde, dit-elle, « la niaque », propose ses talents pour aider à mettre En Marche la république.
Non seulement autour de Pernes-les-Fontaines, elle aura fait pleurer Marion, en battant son dauphin du front, mais c’est ainsi que Brune P. rejoint, à la tête de l’Etat, trois autres éminents dirigeants venus du sud est : mesdames Nyssen (culture), Vidal (université), et Christophe Castaner, parolier officiel, et charnière entre l’exécutif et le législatif.
Très vite, en principe, devraient être définies les missions et responsabilités précises que l’écologiste Hulot attribue à cette promue, tant désireuse d’accomplir et de réussir.