Plus de 200 personnes, essentiellement du monde de la finance, se sont réunies hier pour inaugurer les nouveaux locaux de BPI France à Marseille. Situé dans l’immeuble le Virage, au cœur du nouveau quartier en construction autour du stade Vélodrome, ces bureaux de 2 000 m² vont accueillir la direction régionale Paca et la direction des opérations des réseaux sud (Occitanie, Paca et Corse), soit une centaine de collaborateurs. Ils étaient plutôt à l’étroit auparavant dans leur agence de l’avenue du Prado. Désormais, ils vont pouvoir se donner les moyens de leurs ambitions.
2016 : une année de consolidation pour BPI France
« L’objectif fixé à la création de la BPI est aujourd’hui atteint », estime le préfet de région, Stéphane Bouillon, présent pour féliciter les équipes de la banque publique. L’an dernier, elle a connu une nouvelle année de croissance à deux chiffres de son volume d’affaires mais 2016 s’annonce comme un exercice de consolidation. « C’est tout à fait normal », assure Nicolas Dufourcq, directeur général de la BPI : « Nous avons aujourd’hui atteint une taille critique suffisante. Les fonds propres sont à nouveau abondants, il va falloir se concentrer sur l’accompagnement des entreprises pour améliorer leur compétitivité », ajoute-t-il.
Des accélérateurs de PME-ETI et un soutien à l’export
L’accompagnement est l’un des deux axes stratégiques de développement fixé par la BPI pour les années à venir. La banque souhaite mettre en place des accélérateurs d’entreprises dans chaque région. En Paca, elle s’est déjà associée avec la Région pour le développement de l’accélérateur de l’agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation (ARII). « Idéalement, il faudrait deux structures accompagnant 50 PME et 50 ETI dans leurs projets », avance Nicolas Dufourcq. La deuxième priorité de la BPI est la croissance à l’international avec la création d’une nouvelle filiale BPI Assurance Export qui sera opérationnelle en janvier prochain. « On doit aller chercher les marges à l’étranger. Aucun pays ne doit être laisser de côté. L’Iran me semble par exemple un marché à conquérir. Nous ferons tout pour y aller », insiste le patron de la BPI. Cette nouvelle compétence fait suite au transfert de la gestion des garanties publiques à l’export de la Coface vers la banque publique.
Le prête croissance TPE arrivera l’année prochaine en Paca
Depuis la loi Notre, la Région a récupéré la compétence économique et, à ce titre, est devenu le premier interlocuteur institutionnel de la BPI. Président de la commission économie et emploi au conseil régional, Pierre Grand-Dufay s’est félicité du travail engagé par la banque publique pour soutenir les entreprises locales et espère que cet engagement va se poursuivre : « On aimerait voir rapidement arriver votre nouveau prêt croissance TPE », glisse-t-il aux dirigeants de la BPI. Lancé en mai à Paris et à la rentrée en Bretagne, ce nouvel outil de financement est très attendu en Paca. Il propose des prêts pouvant aller jusqu’à 50 000 euros à des taux compris entre 1% et 2%. Une règle à respecter cependant, l’entreprise devra avoir contractée un prêt de montant égal auprès d’une banque privée dans les six mois précédents sa demande à BPI. Aucune caution n’est demandée au dirigeant, la Région supporte le risque. Pour la mise en place de cet outil, le conseil régional va d’ailleurs devoir créer un nouveau fonds de garantie dédié dont le montant est estimé à près de 4 M€. La direction de la BPI attend donc cette nouvelle brique pour activer le prêt croissance TPE en Paca. Pierre Grand-Dufay semble confiant et annonce son arrivée pour le début de l’année prochaine.
Les bourses french tech de la BPI en rade dès le mois d’octobre
Si l’ensemble du personnel de la BPI se congratulait hier soir pour leur travail, un petit bémol vient ternir le bilan. Depuis deux ans, le fonds dédié au dispositif de bourse french tech lancé par la banque publique se vide plus vite que les besoins des start-up : « C’est vrai qu’à partir d’octobre, nous ne sommes plus en moyen de financer de nouvelles bourses », avoue Pierre Villefranque. Résultats, les entreprises doivent attendre le début de la nouvelle année pour profiter de cette subvention de 30 000 €, ce qui ne fait que repousser le problème. Mais Nicolas Dufourcq affirme qu’en 2017, cela devrait s’arranger : « Nous avons obtenu une rallonge de l’État qui fait passer notre budget dédié à l’innovation de 132 M€ à 160 M€ », assure-t-il. Environ 8 % de cette somme concerne Paca qui devrait également profiter d’un coup de pouce du conseil régional. Les patrons de la French Tech Aix-Marseille n’ont qu’à s’armer de patience en espérant que 2017 soit une année plus faste.
Chiffres clés de la BPI en Paca :
> 6167 entreprises accompagnées en 2015
> 20 opérations réalisées par jour
> 167 participations dans les entreprises en 2015
> Prévision de 1,5 Md€ injectés dans les fonds privés et les entreprises en 2016
> 140 M€ de prêts de développement en 2015