À la mi-saison, le bilan de l’Olympique de Marseille est pour le moins décevant. Le club peine à se relever d’un été catastrophique.
Silence, l’OM coule. À la trêve hivernale, le club marseillais est seulement dixième de Ligue 1 avec 25 points. L’année dernière à la même époque, il était champion d’automne… Après avoir déchaîné les passions la saison dernière avec Bielsa, l’équipe, désormais entraînée par Michel, est à peine dans la moyenne de la Ligue 1. Loin de ses ambitions légitimes. Le départ mouvementé du technicien argentin a laissé des traces, et le recrutement n’a pas aidé.
Un mois d’aout catastrophique
La prolongation de Marcelo Bielsa a été le feuilleton de l’été. Sa démission rocambolesque lui a apporté un dénouement aussi fou que surprenant. Dans une conférence d’après-match surréaliste, « El Loco » annonce calmement sa démission sans même en avoir averti ses joueurs. La défaite inaugurale au Vélodrome face à Caen (1-0 le 8 août), ce soir là, en devient anecdotique. S’en suit un intérim d’un match (perdu) de l’adjoint Franck Passi avant la nomination de l’espagnol Michel le 19 août.
Au milieu de tout cela, il reste le mercato à boucler, surtout après la perte d’éléments importants durant l’été (Gignac, Ayew, Payet, Imbula puis Thauvin). Les dix derniers jours sont gérés dans l’urgence et l’effectif aborde la saison avec des manques criants. L’équipe compte pas moins de cinq joueurs prêtés (Cabella, Isla, De Ceglie, Manquillo et Silva), dont le seul Cabella devrait rester à l’issue de la saison en cours. Alors que l’OM joue la coupe d’Europe, il ne compte qu’un seul attaquant de pointe en la personne de Michy Batshuayi.
Peu d’améliorations depuis
Si les débuts de Michel sont idylliques (victoire 6-0 face à Troyes le 23 août), la suite ne l’est pas. Les résultats relativement bons à l’extérieur sont plombés par une incapacité chronique à s’imposer au Vélodrome, avec seulement deux victoires. Sa légère remontée au classement, le club la doit en grande partie au manque de régularité de ses adversaires. Cela lui permet d’être aujourd’hui à distance raisonnable du podium, à six points d’Angers troisième. En Ligue Europa, les marseillais terminent second d’une poule largement à leur portée, derrière les portugais de Braga. Et le tirage des 16ème de finale n’annonce rien de bon puisque les phocéens iront affronter les espagnols de l’Athletic Biblao.
En réponse à cette situation sportive encore fragile, Michel a l’art de botter en touche. En se plaignant de l’attitude de ses joueurs ou du mercato, il semble parfois fuir certaines de ses responsabilités, même si tout n’est pas de sa faute.
En coulisse, ça s’agite encore
Le président du club, Vincent Labrune, cherche à assainir les finances et l’image de l’institution. Pour mieux le vendre parait-il. La reprise en main par le club des abonnements des virages, suite aux échauffourées du match face à Lyon (le 20 septembre), va dans ce sens. Or, d’autres problèmes apparaissent ou ressurgissent.
La gestion du mercato estival a mis en lumière une problématique nouvelle. Le fond d’investissement Doyen Sports, dont le président est un proche de Vincent Labrune, y a joué un rôle majeur. Gérant les droits de Michel, il a notamment permit au FC Porto de financer l’achat d’Imbula à l’OM. Cette présence d’un fond d’investissement si proche des affaires d’un club est sujette à interrogations. D’autant que les clubs du Sporting Lisbonne (Portugal) et du FC Twente (Pays-Bas) ont connu une collaboration malheureuse, aujourd’hui rompue, avec Doyen Sports.
Sur le volet judiciaire, l’automne olympien a également été mouvementé. Ainsi, après la mise en examen de l’ancien président Jean-Claude Dassier en septembre, Vincent Labrune a été entendu par la justice le 16 décembre dans le cadre de l’affaire de transferts douteux effectués entre 2009 et 2011. 18 opérations de transferts ou de prolongations de contrats sont concernées. Cette affaire fait l’actualité depuis janvier 2013 et les premières perquisitions au siège du club. Décidément, en coulisse comme sur le terrain, cette saison est difficile sur tout les plans pour l’OM.