Vous avez créé une pratique corporelle innovante appelée S.A.F.E®, aujourd’hui reconnue pour son impact sur la performance des danseurs mais aussi sur la santé de tous. Pouvez-vous résumer en quoi consiste cette méthode et comment vous en êtes venu à la créer ?
Alexandre Munz : À 30 ans, j’ai fait un « burn out » corporel avec de très vives douleurs. J’ai eu le besoin de souffler pendant trois ans, de me couper de la scène et de la danse. Ce fut une décision très difficile à prendre quand vous dansez et que vous interprétez tant de beaux rôles, mais vitale pour moi. Quand j’ai repris les entraînements, seul, j’ai commencé à travailler des mouvements de manière empirique et mes douleurs ont disparu. J’ai poursuivi ces recherches, d’abord à la barre, puis au sol et, en sept ans, j’ai pu mettre au point 170 exercices de stratégie motrice. Le principe est de passer par un chemin pour stimuler les muscles profonds, alors les muscles superficiels se relâchent et la douleur disparaît.
En 2011-2012, vous avez reçu une aide du ministère de la Culture en recherche & développement.
A.M. : Oui, ça a été très important pour avancer. Comme je suis issu d’une famille de scientifiques et de médecins, je savais qu’il fallait faire valider scientifiquement la pratique. C’est alors que j’ai reçu du ministère de la culture une aide à la recherche et au patrimoine de la danse (ARPD) qui m’a permis de mener à bien cette validation avec l’institut supérieur de rééducation psychomotrice (ISRP). L’apprentissage de la danse classique est problématique au regard des sciences du mouvement. Avec Tiphanie Vennat -psychomotricienne -, on a parcouru des kilomètres dans toute la France pour tester, tester, et encore tester, que ce soit avec des danseurs professionnels du ballet national de Marseille, par exemple, mais aussi avec des pratiquants de canoë et kayak … Aujourd’hui, tout ce travail de recherches et de validation a abouti à un livre consultable au Centre national de la Danse. La méthode S.A.F.E® est déposée à l’INPI et au Wipo, pour l’international.
Pourquoi avoir choisi de vous installer à Marseille, après tant de voyages parcourus, de scènes et de pays découverts ?
A.M. : J’aime cette ville car on peut encore y innover. J’y venais régulièrement et à partir de 2012, j’ai commencé à intervenir dans de grandes compagnies, notamment chez Angelin Preljocaj, à Aix, au ballet national de Marseille, au studio Klap pour Michel Kelemenis ou encore au Pôle 164 (pôle de création et de développement des publics à l’art chorégraphique). Par hasard, j’ai trouvé ce premier local – boulevard Chave – que je loue en attendant qu’il soit vendu et je peux ainsi poursuivre l’évolution de mon projet The Safe Project en Maison Munz. Depuis lundi, j’y accueille huit à neuf personnes au maximum, tout public et professionnels, pour pratiquer le Safe Floor.
Vous êtes membre du Conseil international de danse à l’Unesco, membre honorifique du Council of Organized Researchers for Pedagogical Study de Ballet international aux États-Unis, vous allez enfin poser vos valises et rester là ?
A.M. : Pas tout à fait. Je vais bientôt former quatre intervenants à la méthode S.A.F.E® car mon souhait est de développer des Maisons Munz, sous forme de licence, à partir de Marseille. J’ai également une carte (verte) à jouer aux États-Unis et je vais donc reprendre les voyages certainement courant 2017 car j’espère trouver rapidement des investisseurs, sur l’un ou l’autre continent.
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Tarif : 1 séance 20€ – carnet de 10 séances 180€
Jusqu’au 15 octobre : cours d’essai gratuit selon disponibilité sur le calendrier http://www.maisonmunz.com/calendar_fr.html
http://www.maisonmunz.com