Leur nombre n’est pas encore bien connu. Ils sont au moins plusieurs dizaines de membres. Mais à coup sûr, leur dynamisme et leur vitalité remplissent un grand vide. Ils sont urbanistes (Catherine Dieterlen, Camille Hagège), géographes, paysagistes (Laure Thierrée, Joël Ricorday) historiens (René Borruey), architectes (Elisabeth Leteissier, Jean-Luc Corriol, Christine Dugontier) et ont décidé de s’investir pour le territoire dans lequel la plupart vivent : la métropole d’Aix-Marseille-Provence. Leur engagement s’intéresse d’abord au terrain, à la réalité physique, naturelle et sensible du territoire. Ils s’arrêtent ensuite forcément sur les expériences et les interactions des habitants avec cette réalité parfois compliquée, accidentée mais aussi prometteuse, voire lumineuse. Et ils veulent ensuite porter des initiatives.
« Notre élan est fondé sur la conviction des effets transformateurs d’ouvertures de mondes disciplinaires qui, en se connaissant mieux, en se confrontant, peuvent mesurer, conjuguer et articuler leurs forces respectives pour améliorer ou proposer des services et des lieux communs », déclare le collectif en introduction du programme du premier café-débat baptisé « Rendez-vous métropolitain #1 Effets d’ouverture ». Pour une première, l’exercice séduit.
“Faire changer ce territoire”
Le cadre forcément convivial du Café des Méditerranées au rez-de-chaussée de la Villa Méditerranée, entre ciel, mer et Mucem, invite à la réflexion. Et les dix expériences présentées, comme autant de « récits croisés de territoires et d’initiatives alternatives pour voir, enrichir, questionner et agir » ont de quoi passionner la centaine de personnes réunies. Des Nouveaux commanditaires qui permettent à des citoyens confrontés à des enjeux de société ou de développement d’un territoire, d’associer des artistes » à Hôtel du Nord, coopérative d’habitants dont l’objet social est la valorisation économique des patrimoines des quartiers nord de Marseille en passant par Safi, collectif d’artistes cueilleurs, et le Bureau de l’Envers, un groupe d’architectes qui débusquent et valorisent l’envers du décor, la métropole et les métropolitains se dévoilent sous un nouveau jour avec de nouveaux atouts.
Jean Boutier, professeur à l’EHESS, invité à prendre la parole en conclusion des présentations, observe que toutes ces propositions provoquent des « opérations critiques qui brusquement amènent à voir la ville différemment et finalement la réalité de façon plus intelligible ». Un bel encouragement pour ceux qui ont justement décidé de « façon très modeste mais aussi très ambitieuse de faire changer ce territoire. »