Nouveau rebondissement à la Région. Après la démission de Christian Estrosi à la tête du Conseil régional Paca pour se consacrer à sa ville de Nice et aux législatives, c’est au tour de Marion Maréchal Le Pen de créer la surprise. Elle devrait annoncer demain qu’elle quitte ses mandats politiques, dont sa fonction de présidente du groupe FN en Paca. Retour sur la journée où tout a changé à la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
« Merci@estrosi pour son travail exceptionnel ! La @regionpaca est de retour grâce au projet que nous portons depuis 18 mois Paca ». Et c’est Renaud Muselier qui devrait poursuivre ce travail entrepris depuis 2015, à la tête du Conseil régional Paca. Un tweet du premier vice-président posté sur son compte, quelques heures après avoir été choisi pour succéder à Christian Estrosi, au lendemain de sa démission à la tête de l’institution ou plus exactement « de son souhait de récupérer son mandat de maire de Nice”. Si cette décision est une surprise, notamment en raison du timing, ce qui l’est moins c’est le choix de Renaud Muselier pour prendre la relève. Hier déjà, le sénateur-maire Jean-Claude Gaudin et la présidente de Conseil départemental, Martine Vassal, affichaient clairement leur soutien à Renaud Muselier, « Renaud Muselier est incontestablement le mieux placé pour poursuivre les chantiers engagés par Christian Estrosi et la majorité régionale. » C’est donc au terme d’une réunion qui se tenait ce matin, mardi 9 mai 2017, que le premier vice-président a été désigné à l’unanimité candidat LR-UDI-MoDem pour reprendre le fauteuil de la présidence. Une nomination qui devra cependant être validée par un vote à la prochaine séance plénière du conseil régional, où son groupe est majoritaire, et à l’issue de laquelle il pourra officiellement prendre ses fonctions. Il ne devrait d’ailleurs s’exprimer qu’après l’élection.
Si la Région change de patron, à la tête de l’opposition il y a également du changement. Marion-Maréchal Le Pen, présidente du groupe Front National, seule opposition à la majorité LR devrait annoncer officiellement demain, qu’elle quitte ses mandats politiques : elle ne devrait donc pas briguer de mandat législatif dans la circonscription du Vaucluse, où désormais la Fédération FN est présidée par Georges Michel. Marion Maréchal Le Pen compte également passer la main au conseil régional. Des raisons personnelles et politiques expliqueraient ce choix.
Christian Estrosi reste président délégué, Marion Maréchal-Le Pen quitte ses mandats mais ne renonce pas à la vie politique
Christian Estrosi avait été élu en 2015 grâce au retrait du candidat PS Christophe Castaner, porte-parole d’Emmanuel Macron, pour battre la candidate du Front national Marion Maréchal Le Pen. Dix-huit mois plus tard, l’un comme l’autre renoncent à leur mandat à la Région. La jeune parlementaire parce qu’elle souhaite se consacrer pleinement à sa famille, et notamment sa fille, l’ancien ministre, lui, pour se consacrer à sa ville de Nice et pour « se battre pour que les trois circonscriptions de (sa) ville restent proches de la majorité municipale et ne soient pas gagnées par le FN ». Christian Estrosi, qui a démenti toute volonté d’entrer dans le futur gouvernement, restera aux côtés de Renaud Muselier en qualité de président délégué. Il devrait également conserver ses prérogatives dans l’organisation de Grand Prix de France Formule 1, qui se aura lieu sur le circuit du Castellet et qui lui tient à coeur.
Invité chez nos confrères de BFM, Christian Estrosi a commenté le départ de Marion Maréchal Le Pen : « Je n’ai pas à me mêler des affaires internes du FN mais c’est son choix chacun à le devoir de le respecter », et note que « la force des propositions constructives de Marion Maréchal Le Pen ne laisseront pas un grand souvenir ». Si la benjamine de l’Assemblée a toujours été considérée comme talentueuse et la plus prometteuse au sein de son parti, pour Christian Estrosi, « le seul talent que j’ai pu voir, c’est l’invective ou la tentative d’empêcher de faire les choses… C’est peut-être aussi l’une des raisons de son départ, car quand nous nous gouvernons, ça marche ». Il a également pointé du doigt les “règlements de compte” au FN après la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle. Marion Maréchal-Le Pen a néanmoins confié au Dauphiné-Libérée Vaucluse qu’elle « ne renonce pas à la vie politique ». Un retrait donc pour un temps, alors que le nom de son successeur à la tête du groupe d’opposition de la Région Paca devrait être connu demain.