Depuis septembre dernier, le projet de réhabilitation des trois places – Madeleine, Prêcheurs et Verdun – occupe une partie du centre-ville aixois. En amont des travaux, qui commenceront en fin d’année, des fouilles archéologiques préventives ont lieu. Dernière trouvaille : les vestiges du Palais des Comtes d’Aix-en-Provence, au niveau de l’actuel palais de justice. Plus exactement, ce sont les sous-sols et les voiries alentours de ce palais qui sont mises au jour. L’ancien bâtiment, d’une envergure colossale, symbolise une large partie de l’histoire de la ville.
« Trouver les niveaux romains »
Les textes attestent qu’il a été construit aux alentours de 1227, en prenant ses fondations sur deux tours romaines. Puis, il a été en permanence remanié, retravaillé, agrandi. Une transformation majeure sera faite sous les ordres du Roi René à la fin des années 1440 : une aile est ajoutée, les remparts vers l’Est sont éloignés et la première place d’Aix est créé, entre le Palais comtal et l’église de la Madeleine. Et en 1786, le Palais est détruit. « On doit faire un travail de décryptage des différentes couches, des différents matériaux », avec le but de « trouver les niveaux romains » explique Nùria Nin, responsable de la direction de l’archéologie à la Ville. « Le Palais est symbolique, car il a représenté les fonctions majeures de la ville : une porte d’entrée, une fonction de sécurité, une fonction judiciaire et de pouvoir ». Les objets et les ossements d’animaux ou d’humains trouvés seront mis à l’étude, et le chantier recouvert.
Ces fouilles ont été prévues dans le calendrier des travaux des trois places. « Nùria Nin sait à peu près ce qu’on doit trouver », avance Jean-Marc Perrin, adjoint au maire délégué à l’archéologie. Ces travaux, qui dureront jusqu’à 2019, coûtent 15 millions d’euros, dont environ 500 000 euros alloués aux fouilles archéologiques. La Ville d’Aix-en-Provence couvre la majorité des frais, aidée de la Métropole et du Département. Pour les Aixois, « l’archéologie, c’est un peu l’anti-nuisance face aux nuisances des travaux », selon M.Perrin. Les fouilles vont se poursuivre jusqu’en décembre, puis s’étendront vers les rues Monclar et Peyresc.
(crédit photos ©Nina Simonneau)