« Je suis en colère aujourd’hui » tonne Maryse Joissains au conseil municipal, mercredi 16 mars entièrement tourné contre la métropole. Madame le maire a mis à l’ordre du jour deux délibérations : les 2.01 et les 2.02 qui affirment sa position par rapport à la Métropole Aix-Marseille-Provence. La première délibération refuse l’entrée d’Aix-en-Provence dans la nouvelle métropole. Et la seconde prévoit la mise en place d’une consultation des citoyens d’Aix-en-Provence.
« Une révolution institutionnelle »
Maryse Joissains met rapidement au vote les 11 premières délibérations concernant la gestion des ressources et moyens municipaux. Puis, elle se lance dans un discours pour défendre ses deux délibérations concernant la métropole. Rappelant son positionnement habituel, Madame Joissains insiste : « Je ne veux pas m’associer avec la ville la plus pauvre de France» dans cette « métropole d’exception », plaidant par ailleurs pour une « coopération métropolitaine avec Marseille mais pas pour remettre les clés du coffre ».
Lançant « une révolution institutionnelle » sous les acclamations des élus de sa majorité, madame le maire annonce qu’elle a écrit à François Hollande pour demander un décret instaurant la métropole Aix-Pays d’Aix. Par rapport à la consultation des citoyens, l’édile d’Aix confesse; « je sais pas si c’est légal» mais invoque en exemple le référendum instauré par le gouvernement en Loire-Atlantique à propos du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Elle se doute aussi que la délibération refusant l’entrée de la ville d’Aix dans la métropole sera retoquée. Mais cela ouvrira « une brèche juridique » et une nouvelle bataille judiciaire selon l’avocate de profession. D’autre part, Madame Joissains prétend que Nicolas Isnard, maire de Salon-de-Provence l’a contactée pour que le pays salonais intègre, si elle existe, la métropole Aix-Pays d’Aix.
Un soutien sans faille du conseil municipal
Passées au vote, ces deux délibérations du conseil municipal ont reçu une approbation qui dépasse la majorité municipale. Si tous les élus derrière Madame Joissains ont approuvé les deux décisions relatives à la métropole, le Front National a lui aussi voté pour. Jean-Jacques Politano, élu sans étiquette, a approuvé la 2.01 et n’a pas pris part au vote de la 2.02. Il a assuré le maire de son fidèle soutien au conseil métropolitain «dans l’intérêt des habitants du Pays d’Aix, du territoire et des entreprises». Autre élu sans étiquette, Jacques Agopian a lui aussi voté la première délibération et s’est abstenu sur la seconde. Le conseil municipal e donc voté à l’unanimité pour que la ville d’Aix n’intègre pas la métropole Aix-Marseille-Provence. C’est un signal fort envoyé au préfet et à Jean-Claude Gaudin.
Quant au groupe Démocratie Pour Aix, regroupant huit élus d’opposition de gauche, il n’a tout simplement pas participé au conseil municipal. Les élus se sont placés à 10 heures à l’entrée de la mairie pour dénoncer ce référendum comme un «déni de démocratie» considérant les délibérations 2.01 et 2.02 comme « une entrave au fonctionnement de la métropole ».
Les finances de la métropole surveillées
Maryse Joissains ne remettra pas si facilement « les clés du coffre » à la métropole. Elle proposera des contrôles et des audits sur les gestion financière de la métropole, et en particulier en ce qui concerne les dépenses pour la Ville de Marseille, pointant notamment du doigt les travaux d’agrandissement du stade Vélodrome. Gérard Bramoullé, premier adjoint de Mme Joissains délégué aux finances évoque l’harmonisation des taux de fiscalité liés à l’entrée dans la métropole. Chaque année, les contribuables aixois paieraient 20 millions d’euros supplémentaires sur 12 ans, ce qui ferait un total de 2 milliards sur la période.