Le livre blanc présenté jeudi 11 décembre au Pharo à l’occasion de la 3ème conférence métropolitaine fournit d’abord quelques chiffres effrayants . Autour des principaux axes de trafic automobile, le niveau de pollution est si élevé qu’il réduit de six mois l’espérance de vie des riverains et utilisateurs. Au cours de cette même existence, l’automobiliste métropolitain aura passé six autres mois dans les embouteillages… Total : un an de vie gâché !
Dans deux ans , la gare Saint-Charles, malgré ses 16 quais, sera saturée, et ne pourra plus recevoir aucun nouveau convoi. Polycentriques et fractionnées, les autorités du transport en commun ne parviennent pas à vraiment se connecter pour faciliter les déplacements quotidiens de deux millions de citoyens . Le territoire Aix-Marseille-Provence s’étend sur plus de 3200 km2, soit quatre fois le grand Paris, ou six fois l’agglomération lyonnaise. Et pourtant, quand ces Lyonnais consacrent 41 euros d’argent public aux transports collectifs, on n’en dépense ici que 33.
L’urgence s’impose
L’autoroute A7 entre Aix et Marseille voit passer plus de deux cents mille voitures par jour. La plupart du temps, seul le conducteur à bord. Sur le même trajet, le train ne transporte que huit mille personnes. Pour éviter la thrombose, ou la paralysie totale, l’urgence s’impose.
Les auteurs du livre blanc, coordonné par Vincent Fouchier de la Mission métropole, formulent l’ambition de doubler en quinze ans l’usage des transports collectifs, en osant même l’invention de “lignes de désir”! Ce projet multimodal, combinant train, tramway et bus en site propre, est à imaginer autour d’une diagonale essentielle, perçant Paca du nord-ouest au sud-est.. Joignant Avignon, ou Nîmes, à Toulon, cet axe ferroviaire passerait par Arles, Miramas et Vitrolles… Après onze kilomètres de traversée souterraine de Marseille il poursuivrait vers Aubagne et la Ciotat. La facture est évaluée a trois milliards d’euros. Il faudrait en ajouter 4 pour d’autres liaisons transversales d’ici 2030.
Côté recettes, entreprises, usagers et investisseurs seront nécessairement sollicités. L’addition se calcule en milliards, sept au total que l’on pourrait espérer rembourser sur 30 ans grâce aux recettes budgétaires et voyageurs supplémentaires engrangées sur la période.